ÉDITO

Internet va-t-il tuer la télévision ?

Par Jacques Marceau
Président d’Aromates, co-fondateur des Assises de la Convergence des Médias 

Le monde de l’audiovisuel n’échappera pas, et de toute évidence, aux profondes mutations engendrées par l’avènement de l’internet. Loin s’en faut !

Parmi ces dernières, et en premier lieu, la diversité sans cesse croissante des moyens d’accéder aux programmes avec la multiplication des terminaux de réception, notamment individuels, comme les smartphones ou les tablettes. De nouveaux usages qui ne sont pas sans conséquence sur le principe de linéarité des programmes qui a jusqu’à présent prévalu et sur leur format, voire leur nature.

A cette diversité s’en ajoute une autre, étroitement associée, celle des modes de diffusion. Nous passons en effet d’un principe presque universel de télédiffusion, essentiellement hertzienne, à une grande variété de moyens, notamment de télécommunications, ouvrant la voie à l’interactivité. Un changement véritablement paradigmatique auquel, de surcroît, s’associe la croissance tentaculaire des géants de l’internet, maintenant célèbres et redoutés « OTT », pour qui les programmes audiovisuels sont un précieux et attractif complément à une offre déjà pléthorique de services.

Dans le domaine des médias, comme dans d’autres, un nouvel âge n’en chasse jamais un précédent. Pour preuve et en son temps, n’avait-on pas prédit que la télévision annonçait la mort de la radio ? La télévision a donc sûrement un avenir dans le monde de l’internet, même dans ses dimensions les plus traditionnelles. Il n’en demeure pas moins que ses acteurs doivent d’urgence se réinventer et que cette transformation, déjà fort heureusement amorcée pour nombre d’entre eux, ne pourra pleinement s’opérer et porter ses fruits que dans un cadre institutionnel lui-même rénové. C’est l’ambition des ces 7èmes Assises de la convergences des médias que d’y contribuer.