Interview de Ghyslaine Pierrat – Spin Doctor et médias sociaux

« Spin Doctor et médias sociaux »
Interview de Ghyslaine Pierrat

Vous êtes Spin Doctor et vous coachez des politiques. Quel est leur attrait face au numérique, en général ?

Femmes et hommes politiques sont à la fois conscients de l’évolution étonnante du numérique et à la fois prudents dans leur utilisation. La situation est cependant , par la force des choses, très évolutive en France …

Quelles sont leurs habitudes ?

Certains sont trés modernes et adeptes des Smarphones, tablettes /iPad ou autres, parce qu ils gagnent ainsi un temps inouï . Ils deviennent de plus en plus demandeurs avec nous sur le sujet.
D’autres parlementaires ou ministres utilisent le numérique, avec leurs assistants et conseillers. Ils apprennent tous les jours. Parfois, leur utilisation est une question de générations. Mais tous s’y intéressent ou sont obligés de s’y intéresser.

Et Facebook et Twitter ?

En revanche ce qui est amusant, c’est l’engouement des politiques pour Twitter. C’est rapide, immédiat, très suivi par les médias. Ils apprécient beaucoup de pouvoir s’exprimer ainsi. D’autant plus que fleurissent les rubriques » les top de Twitter » dans les journaux. Ce qui leur donne un plus de visibilité sur une posture intellectuelle. Les journalistes regardent beaucoup les réactions sur Twitter. Et demandent même des interviews, via Twitter.
Et, comme l’a dit , un de vos intervenants Éric Leclerc : » La façon de travailler des journalistes a beaucoup changé … »
C’est une vraie évolution.
On ne reviendra pas en arrière : autant s’adapter et votre colloque y contribue .
Pour répondre à la fin de votre question, pour Facebook , la prudence est souvent de mise chez les politiques, même si la plupart ont une page et l’actualisent.

Qu’est ce que ça change pour vous la dimension numérique ?

Pour ma part, je me doisaujourd´hui de gérer la question de leur « réputation numérique » et c’est un boulot colossal parce que difficilement maîtrisable. Je m’entoure de Trackers et Geeks chevronnés et on les place sur la Toile, sous surveillance 24h/24.

Nous avons traité dans notre colloque de : « L’avenir des médias passent-ils par leurs socialisation ? » Quel regard portez-vous sur cette thématique ?

C’est une démarche utile et bienvenue. Car il est nécessaire de « démocratiser » encore et encore, si je puis dire, les évolutions sociales. Et j’ai pu constater par moi-même combien vous aviez réussi à rassembler un public très important.

Vous avez aussi donné la parole à des parlementaires qui ont soutenu la nécessité d’aborder ses sujets, d’ouvrir le débat sur ces question et régulièrement, notamment Patrice Martin Lalande.
De son côté, Nicolas Martin Lalande est tres actif. Il a été très séduit par les avancées sur le présent des médias qui passe déjà par leur socialisation. Selon lui, les enjeux « socialisation médias » sont éditoriaux. De ce fait : comment permettre cohabitation de deux types de prescriptions?
La recommandation interpersonnelle et quantitative par ses relations qui tend à se substituer à la régulation institutionnelle par les professionnels, experts et publicitaires est elle pertinente , se demande t il ?
En outre, il s’interroge sur deux aspects de la régulation juridique : la protection données personnelles aux niveaux national, européen et international.
Et la régulation économique : quelle monétisation des contenus et des modèles économiques, dans un contexte de gratuité et de concurrence mondialisée, est à programmer ?
Que de questions en suspens dans ce nouveau monde…

Ce qui vous a plu ?

J’ai aimé les propos de Mme Falque- Pierrotin , présidente de la CNIL, qui mettaient en relief l’angoisse de certains individus, propos pétris de réalisme, et ses citations sur Palo Alto.
J ai aussi aimé l’équilibre des points de vue. Ils alimentent toujours ma réflexion.
L’importance des médias sociaux a été soulignée par le CSA, représenté par Emmanuel Gabla, c’est une forte réalité.
Pour sa part, la Sénatrice Catherine Morin-Desailly a très justement mis l’accent sur sa propre expérience d’élue au Sénat et souhaité que chacun reste maître de ses propres données ! Et elle a d’ailleurs fait un amendement à ce sujet me disait- elle à la fin de ce colloque. Sa passion est communicative !
Le mot de la fin de P.Martin Lalande, plein d’humour, a néanmoins traçait l’obligation de construire les nouvelles pistes d’avenir.
Je serai disponible pour contribuer à cela.

En conclusion, vous êtes satisfaite ?

Naturellement ! Les interventions étaient de qualité parce que les propos étaient très transversaux et surtout , c’est pour cela que je viens dans ce genre d’événements, actualisés. Bravo à tous.

Twitter: @gpierrat
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Blog : JOL PRESSE
Site Internet : www.ghyslainepierrat.fr
Auteur du livre : La communication n’est pas un jeu, l’Harmattan